Le Metaverse reste encore difficile à définir, mais si la technologie est en pleine construction avec un travail mondial de tous les écosystèmes pour établir ses normes d’écriture, un enjeu reste important qui est celui de définir à qui appartient le Metaverse et tout ce qui se crée dans son espace virtuel mondial, ou l’on constate que le metaverse pour mieux exister « contraint » le cadre territorial des espaces.
C’est de cette contrainte que s’engendre les nouvelles libertés d’un web3 décentralisé mais interopérable !!!!
Le Metaverse n’est pas encore défini par une énonciation universelle qui accorderait tout le monde.
Mais un consensus existe pour considérer qu’il s’agit :
D’un « espace » ou « lieu virtuel » mettant en œuvre de la technologie.
C’est une « matrice » de couches de technologies qui offrent à l’utilisateur un espace pour interagir et communiquer par l’intermédiaire d’une représentation 3 D d’eux même un « avatar ».
Cet espace ou « univers virtuel » présente les 5 caractéristiques suivantes :
Ces 5 qualités ne sont pas très différentes finalement de notre utilisation actuelle de l’Internet et du Web 2 ou la réalité augmentée des applications mobiles permet déjà d’utiliser des univers virtuels.
Quel est alors la différence et surtout la novation ou la fameuse « itération » rappelée par tous les articles parus depuis la fameuse déclaration de l’automne 2021 de Mark Zuckerberg sur la mise en œuvre du futur Metaverse Corporate de Facebook qui a modifié sa dénomination en « Meta ».
Ce projet économique de Méta vise à imposer à l’écosystème du Web et des applications Internet une modification fondamentale de leur organisation socio-économique.
Par cyberespace nous visons l’Internet que nous connaissions jusqu’à présent.
C’est à dire le « réseau informatique mondial » sans frontières qui inclue les réseaux et ressources informatiques, avec tous les dispositifs divers de toute nature fixes ou mobiles qui permettent de se connecter à ce réseau mondial.
Avec le Web2 l’internet était porteur de 3 fondamentaux d’organisation du cyberespace :
Dans cette « ancienne organisation » de l’internet, les accès à des réseaux et systèmes de télécommunications étaient fournis par un « système propriétaire » sur la base de licence d’utilisation et d’abonnements.
L’accès au réseau et aux services donnait lieu à la collecte de données de diverses natures à caractère personnel le plus souvent, sur l’utilisateur du service et sur les communautés interagissant avec les contenus produits.
Les espaces virtuels « s’expérimentent » sur un cadre territorial délimité par des frontières.
Celles-ci constituent une « localisation » unique dont la propriété peut être revendiquée et monétisée auprès de l’éditeur des services fournis grâce à la décentralisation du Web3.
C’est cette nouvelle utilisation des espaces virtuels permise par les technologies du web3 qui constitue son « itération ».
Le Metaverse c’est donc une modalité nouvelle pour « financiariser » des Pixels d’images en 3 D.
La particularité du Metaverse donne à son utilisateur une « facilité nouvelle » essentielle :
Toutes les interactions virtuelles portées par la technique n’ont de sens que si elles s’exécutent dans un « espace délimité » et « localisable ».
Il faut avoir accès à l’espace virtuel géolocalisé dans le meilleur endroit du Metaverse.
Le meilleur espace sera celui qui permettra l’accès au « Trafic », c’est-à-dire maximiser le nombre de visites reçues par « l’espace virtuel »
C’est le trafic qui va générer la circulation des divers flux qui vont constituer la notoriété de l’espace virtuel.
Dans le Metaverse la quête du « Graal » de la nouvelle économie numérique consiste pour le propriétaire du lieu des expériences d’y drainer « La Cryptomonnaie » dépensable !
On comprend pourquoi des achats de Land dans l’espace « Decentraland », ou d’autres plateforme « Roblox », « The Sandbox » ont pu atteindre le million de dollars !!
L’enjeu de l’investissement était le choix de l’emplacement du terrain virtuel sous un double prisme :
ET
Le Metaverse reproduit pour partie le modèle économique du Web 2 et des sites Internet
Elles créent les nouveaux cas d’usage des business models adaptés à cet environnement
La nécessité d’acquérir le bien immobilier virtuel le mieux placé pour positionner le trafic de l’activité dans les meilleures conditions ne s’improvise pas.
Déjà des entreprises se positionnent et se spécialisent pour accompagner les investissements dans l’immobilier numérique dans les Metaverses.
L’accompagnement ne peut s’arrêter au choix de la géolocalisation qui doit être audité par des démarches «de faisabilité By Design ».
L’acquéreur reçoit un fichier informatique avec un pixel qui va contenir les conditions de l’éditeur pour développer ensuite des infrastructures sur les terrains.
Le but de l’investissement peut être :
Il faut donc faire étudier les prescriptions technologiques du fichier informatique du land et notamment les conditions de constructibilité des infrastructures.
La valeur intrinsèque de l’achat d’un land est également subordonnée à l’étude juridique des conditions d’utilisation des différentes technologies.
En un mot la plateforme de services met-elle à disposition :
Ceci implique de vérifier aussi sous l’angle juridique comment la plateforme « Metaverse propriétaire » organise et permet l’interaction et l’échange des 3 éléments essentiels suivants :
Dans ce cas de figure des « vedettes de la chanson » ou autres (sportifs, influenceurs, réunions politiques etc.) commencent à louer des emplacements sur des plates-formes réputées pour y organiser des concerts, des fêtes diverses, des évènements VIP.
Tout l’intérêt pour l’organisateur du « spectacle In Metaverse » sera de pouvoir vendre :
En lien avec l’événementiel du Metaverse un nouveau métier apparaît :
Notre site a déjà publié un article et nous en ferons d’autres tant les problématiques juridiques sont aussi passionnantes qu’importantes.
Ce qui est en jeu déjà ici c’est la mise ne place du « direct-to-avatar ».
Il s’agit pour le Metaverse de proposer des outils permettant aux marques de créer des articles de mode portables en tant que NFT (sur invitation seulement).
Déjà la plateforme d'avatars multi-applications « Ready Player Me » s'est associée à des marques comme Adidas, New Balance et Dior.
Les marques se lancent dans la mode virtuelle.
La « vente directe aux avatars » dans le Metaverse devient une opportunité pour des « ventes directes au consommateur » en dehors du lieu de l’expérience.
D’après une étude de l'Institute of Digital Fashion, les consommateurs souhaitent pouvoir personnaliser leurs avatars pour qu'ils reflètent leur identité.
Mais la construction de l’identité de « l’avatar » est très complexe car c’est un mélange de vouloir combiner un « reflet » de l’apparence physique de la personne humaine avec sa volonté de créer des expériences « fantastiques » que la personne ne s’octroierait pas forcément dans la vie réelle.
Pour les marques, cela offre des moyens exponentiels de vendre des actifs numériques aux consommateurs sur de multiples plateformes, scénarios et identités.
Le langage corporel et les autres formes de communication dans les espaces virtuels ne sont pas comparables à ceux du monde physique, donc la mode numérique est appelée à jouer un rôle important.
Les entreprises de mode du Métaverse attirent déjà des millions de dollars de financement.
Dans le metaverse, la seule limite à ce que les gens portent sera la créativité, car les individus ne sont plus liés par le confort ou la physique dans ce qu'ils conçoivent et créent.
"Les « futurologues » considèrent que le direct-to-avatar deviendra le nouveau modèle commercial du « direct-to-consumer ».
Au-delà de la « mode vestimentaire » il existe des outils existants et accessibles qui offrent aux marques une introduction douce au domaine virtuel, notamment l'essayage virtuel alimenté par la réalité augmentée.
L'une des façons les plus simples pour les marques de commencer pour se préparer au metaverse est d'amener les clients dans leurs espaces virtuels pour utiliser des fonctions « d'essai virtuel » intégrées à certains réseaux sociaux comme Instagram et Facebook permettant d'essayer des produits et voir comment ils se présentent ou sur vous ou dans l’espace personnel du client ;
Beaucoup d'entreprises commencent à s’y mettre de l’habillement, aux marques de beauté en passant par les articles de maison.
Désormais ce sont les entreprises qui amènent leurs dressings ou le showroom au client."
Ainsi par exemple pourvoir visualiser un bureau ou un canapé ou un lit permet de vendre un produit avec moins de retours chez le fabricant.
Par ailleurs certaines fonctionnalités permettent aussi de visualiser et mélanger plusieurs articles dans un même espace.
On peut imaginer qu'à terme, cette fonctionnalité de « mix-and-match » se généralise aussi dans le monde de la mode et de la beauté.
Dans le Metaverse qui possède vraiment les ressources numériques ?
Quel est le périmètre des droits achetés ?
Est-ce une propriété réelle ou un droit d’utilisation conféré par une licence et des CGU (conditions Générales d’Utilisation) de la plateforme.
Les créations restent elles la propriété des entreprises de logiciel qui ont permis la représentation numérique ?
Un critère essentiel pour mesurer la réalité et l’effectivité du droit de propriété numérique est celui de l’interopérabilité de la plateforme.
Ainsi un investissement dans un metaverse doit être audité à l’aide d’une métrique clé qui est celle de l’interopérabilité.
De nombreuses plates-formes qui se positionnent comme les pionniers du « Metaverse » se construisent sur un modèle de gouvernance ou elles contrôlent complètement toutes les ressources créées ainsi que tous les terrains et tous les objets qui existent sur ces plates-formes.
Or la volonté des investisseurs et utilisateurs dans le web3 est de vouloir investir dans les ressources numériques qui ont une existence propre et existent indépendamment de la volonté des plates-formes sur lequel elles ont été acquises.
Et surtout dans la logique du Web3 les utilisateurs veulent pouvoir gérer les droits de propriété sur leurs actifs numériques.
Donc le choix pour investir dans le Metaverse passe par la vérification de 2 métriques :
Et
L’une des modalités pour organiser l’acquisition des propriétés numériques peut être le NFT (Non Fungible token) mais nous reviendrons sur ces enjeux spécifique par d’autres articles.
Par cet article nous vous avons proposé une réflexion sur un des vecteurs de la nouvelle dynamique de l’économie numérique actuel le Metaverse : le droit de propriété.
Cet écosystème est en phase de Co création avec tous les différents développeurs susceptibles d’intervenir dans les technologies liées à l’émergence du Web décentralisé, le Web3.
Le Metaverse est la nouvelle économie de la « licence d’exploitation » pour accéder à différentes fonctionnalités qui permettent de créer des actifs numériques à propos desquels il faut également être très prudent sur les notions de propriété et de droit d’exploitation.
Nous reviendrons vers vous avec d’autres articles.
Cette lecture vous a été proposée pour vous permettre d’appréhender que tout investissement dans un Metaverse pour acquérir des biens ou y louer des emplacements pour de « l’évènementiel » nécessite un accompagnement juridique.
Toute utilisation d’un emplacement Metaverse que l’on soit fournisseur du service ou utilisateur d’un avatar nécessite la lecture attentive des différentes CGU qui vous permettront de comprendre les droits qui vous sont donnés par le « code informatique » qui gère et crée l’espace Metaverse.
Dans le Metaverse comme dans tout l’Internet la maxime de Lawrence Lessig « Code is Law» n’a jamais été autant d’actualité .
Le Metaverse c’est bien d’abord du code, dont il faut d’abord comprendre la finalité.
Ce code informatique ou « paquet d’octets » est soumis de manière transversale à de nombreuses branches du droit et nous y reviendrons.
La démarche Metaverse n’est pas réservée qu’aux grandes entreprises, car l’enjeu de compétitivité va devenir à très moyen terme celle de la présence de la visibilité d’une offre de service dans le Metaverse.
Les campagnes publicitaires ou marketing doivent avoir, notamment si elles sont déclinées également sur les réseaux sociaux une orientation Metaverse.
L’événement Metaverse nécessite aussi une démarche de distribution de Tokens parmi lesquels peuvent se trouver des NFTs.
Nous vous renvoyons à notre précédent article sur la distinction des fonctionnalités pour les campagnes marketing des Tokens fongibles et non fongible (NFT).
Notre cabinet vous assiste pour étudier avec vous la faisabilité de votre projet Metaverse.
Nous vérifions avec vous les options proposées par les contrats de développement qui vous sont soumis et attirons votre attention sur les enjeux de propriété numérique et d’organisation de l’interopérabilité.
Nous vous aidons à vérifier la Tokenomics de votre démarche Metaverse qui passe par une démarche d’usage de cryptomonnaie.
Par passion pour les technologies avancées, nous privilégions nos activités autour de la Blockchain et notamment le Metaverse, et les projets avec des cryptomonnaies.
N’hésitez pas à revenir régulièrement sur nos pages et à consulter notre page LinkedIn.
Article publié le 16 Juillet 2022
Véronique RONDEAU-ABOULY
Avocat Blockchain et DPO externe.
La rédaction de cet article a été conçue et organisée pour vous soumettre des informations utiles, des axes de réflexion pour une utilisation personnelle ou à visée professionnelle.
Il est mis à jour régulièrement, mais dans un contexte réglementaire et jurisprudentiel évoluant, nous soulignons que nous ne pouvons être responsables de toute péremption du contenu, ou de toute erreur juridique et/ou inexactitude qui pourrait se révéler en fonction de l’évolution, le lecteur voudra bien considérer qu’en tout état de cause, pour une application personnalisée, chaque cas est unique et que bien sûr, le cabinet reste à votre disposition si vous avez une question précise à poser en lien avec cet article, nous nous ferons un plaisir de collaborer avec vous, n’hésitez pas à prendre contact ou à nous téléphoner.
Mots Clefs :
Blockchain – Web3 – NFT -Token-Cryptomonnaie- Metaverse Avatar
Crédits photos : Istock.com :Thinkhubstudio
Illustration sonore : Musique de Guazu
Titre : Guazu
Source: https://shikashika.bandcamp.com/album/guaz
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr
Voix du commentaire sonore avec son aimable autorisation : Florence Dell’Aiera